« La tabula rasa est aussi ancienne que la métaphysique grecque. Cependant, elle ne possède plus aujourd’hui le sens antique et philosophique car notre époque barbare lui préfère un contenu plus iconoclaste, en lien avec la prétendue autonomie du sujet humain envers toutes choses. La connaissance platonicienne était représentée, dans l’enseignement de Socrate rapporté par le Théétète, par …More
« La tabula rasa est aussi ancienne que la métaphysique grecque. Cependant, elle ne possède plus aujourd’hui le sens antique et philosophique car notre époque barbare lui préfère un contenu plus iconoclaste, en lien avec la prétendue autonomie du sujet humain envers toutes choses. La connaissance platonicienne était représentée, dans l’enseignement de Socrate rapporté par le Théétète, par ces tablettes de cire utilisées par les Grecs et les Romains pour écrire avec un poinçon, pratiques et réutilisables, capables d’engranger ainsi une mine d’informations. Aristote développera cette idée de l’intelligence comme une tablette vierge à la naissance, « intellect patient », mais cependant informée par un « intellect agent » préexistant de tout temps. Saint Thomas d’Aquin en sera l’héritier, par les canaux aussi des Stoïciens, d’Alexandre d’Aphrodise et des penseurs islamiques comme Al-Fârâbî, Avicenne et Averroès. D’où sa célèbre formule : « Nihil est in intellectu quod non sit prius in sensu » (Rien n’est dans l’intelligence qui ne soit d’abord dans les sens) (Quaestiones disputatae De veritate, 1256-59, q. 2, a. 3, arg. 19).

Mais Descartes, à la suite de Bacon, nous introduira dans un chaos qui n’a point cessé depuis en transformant la tabula rasa en doute méthodique par lequel il faut « abandonner les croyances des choses qui ne sont pas entièrement certaines et indubitables aussi prudemment que celles qui sont entièrement fausses » (Méditations métaphysiques, 1641, I-II ; et aussi Discours de la méthode, 1637, partie I.) La table rase moderne était ainsi fondée. [...]
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La table rase, par le R. P. Jean-François Thomas

La À l’école primaire d’antan, nous apprenions que là où passait Attila et ses Huns, l’herbe ne repoussait pas : il faisait table rase, définitivement …
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« La tabula rasa est aussi ancienne que la métaphysique grecque. Cependant, elle ne possède plus aujourd’hui le sens antique et philosophique car notre époque barbare lui préfère un contenu plus iconoclaste, en lien avec la prétendue autonomie du sujet humain envers toutes choses. La connaissance platonicienne était représentée, dans l’enseignement de Socrate rapporté par le Théétète, par …More
« La tabula rasa est aussi ancienne que la métaphysique grecque. Cependant, elle ne possède plus aujourd’hui le sens antique et philosophique car notre époque barbare lui préfère un contenu plus iconoclaste, en lien avec la prétendue autonomie du sujet humain envers toutes choses. La connaissance platonicienne était représentée, dans l’enseignement de Socrate rapporté par le Théétète, par ces tablettes de cire utilisées par les Grecs et les Romains pour écrire avec un poinçon, pratiques et réutilisables, capables d’engranger ainsi une mine d’informations. Aristote développera cette idée de l’intelligence comme une tablette vierge à la naissance, « intellect patient », mais cependant informée par un « intellect agent » préexistant de tout temps. Saint Thomas d’Aquin en sera l’héritier, par les canaux aussi des Stoïciens, d’Alexandre d’Aphrodise et des penseurs islamiques comme Al-Fârâbî, Avicenne et Averroès. D’où sa célèbre formule : « Nihil est in intellectu quod non sit prius in sensu » (Rien n’est dans l’intelligence qui ne soit d’abord dans les sens) (Quaestiones disputatae De veritate, 1256-59, q. 2, a. 3, arg. 19).

Mais Descartes, à la suite de Bacon, nous introduira dans un chaos qui n’a point cessé depuis en transformant la tabula rasa en doute méthodique par lequel il faut « abandonner les croyances des choses qui ne sont pas entièrement certaines et indubitables aussi prudemment que celles qui sont entièrement fausses » (Méditations métaphysiques, 1641, I-II ; et aussi Discours de la méthode, 1637, partie I.) La table rase moderne était ainsi fondée. [...]
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« La tabula rasa est aussi ancienne que la métaphysique grecque. Cependant, elle ne possède plus aujourd’hui le sens antique et philosophique car notre époque barbare lui préfère un contenu plus iconoclaste, en lien avec la prétendue autonomie du sujet humain envers toutes choses. La connaissance platonicienne était représentée, dans l’enseignement de Socrate rapporté par le Théétète, par ces tablettes de cire utilisées par les Grecs et les Romains pour écrire avec un poinçon, pratiques et réutilisables, capables d’engranger ainsi une mine d’informations. Aristote développera cette idée de l’intelligence comme une tablette vierge à la naissance, « intellect patient », mais cependant informée par un « intellect agent » préexistant de tout temps. Saint Thomas d’Aquin en sera l’héritier, par les canaux aussi des Stoïciens, d’Alexandre d’Aphrodise et des penseurs islamiques comme Al-Fârâbî, Avicenne et Averroès. D’où sa célèbre formule : « Nihil est in intellectu quod non sit prius in sensu » (Rien n’est dans l’intelligence qui ne soit d’abord dans les sens) (Quaestiones disputatae De veritate, 1256-59, q. 2, a. 3, arg. 19).

Mais Descartes, à la suite de Bacon, nous introduira dans un chaos qui n’a point cessé depuis en transformant la tabula rasa en doute méthodique par lequel il faut « abandonner les croyances des choses qui ne sont pas entièrement certaines et indubitables aussi prudemment que celles qui sont entièrement fausses » (Méditations métaphysiques, 1641, I-II ; et aussi Discours de la méthode, 1637, partie I.) La table rase moderne était ainsi fondée. [...]